jeudi 16 juillet 2020

Sous le ciel de Bourgogne


Voilà,
ces derniers temps, en regardant le ciel de Bourgogne – une Bourgogne devenue presque sèche et aride –, je me faisais la réflexion que je n'avais pas résolu l'équation "comment être positif et lucide à la fois".  Je songeais qu'en ces temps moroses il me faudrait apprendre à être futile et léger, à ne pas m’appesantir sur les périls qui menacent l’humanité, puisque désormais on en parle même à la radio — sans pour autant que cela parvienne vraiment aux oreilles des politiques et des industriels — ni m’attarder sur les trop nombreuses injustices qui se donnent à voir et à entendre et qui, tôt ou tard, entraîneront, comme c'est actuellement le cas au Liban, l'explosion des cadres sociaux.
Ou alors le faire avec humour, mais c'est plus difficile quand on a soi-même fort peu d'espoir d'en réchapper.  Tout ça parce que je constate de plus en plus, en lisant les billets de mes correspondants de blog un peu partout dans le monde que, cette pandémie a sérieusement entamé le moral des uns et des autres. Il n'est guère que du côté de Perth, ou en Nouvelle-Zélande qu'on ne déprime pas trop. Il est possible que le statut d'île ou de ville la plus isolée du monde atténue la rumeur du monde. On recommence d'ailleurs à jouer au rugby dans les stades néozélandais (à mon plus grand plaisir d'ailleurs, puisqu'il est possible de les voir en streaming), et là-bas, faute de matches internationaux, on s'apprête à une rencontre entre l'île du nord et celle du Sud, qui semble sous ces latitudes, un événement considérable. Pour moi aussi. Ça sera comme voir jouer les All blacks contre les All blacks.
 Donc, j'en étais là ce matin de mes réflexions,  lorsque j'ai vu passer le message d'un certain Thierry Janssen que mon ostéopathe a relayé sur son réseau social : "Plus le temps passe, plus j’éprouve un malaise face à ce qui est en train de se passer dans le monde. Mon instinct d’être humain me dit que quelque chose ne tourne pas rond. Il y a comme une menace et celle-ci n’est pas due à un virus. C’est comme si nous étions déconnectés de notre bon sens, déviés sur un chemin qui nous éloigne de la Vie, privés du droit de réagir avec la vitalité qui a sauvé l’humanité de bien des mauvais pas par le passé, réduits au statut d’automates auxquels il est défendu toute créativité. La résignation se répand dans les populations, elle nous conduit droit vers la dépression psychologique et physique. Tout cela n’est pas bon pour notre système immunitaire. Nous sommes fragiles. Étant d’une nature profondément optimiste, j’hésite à partager ce que mon corps me dit... car il s’agit bien de mon corps et non pas de mon mental... Ne sentez-vous pas, vous aussi, la mort qui plane au-dessus de nos têtes?"Je l'ai donc relu plusieurs fois. Heureusement que le type se prétend optimiste.
J'ai repensé au "Congrès de Futurologie" du génial Stanislas Lem. En voici un extrait : "Récemment,  Science News avait brièvement mentionné l'apparition de nouveaux psychotropes du groupe dit des bénignateurs (ou bonines) capables d'imposer à notre psychisme une gaieté et une sérénité sans objet. Mais oui ! Je revoyais encore cette notice avec les yeux de l'esprit. Hédonidol, bénéfactorine, empathiane, euphorasol, félicitol, altruisane, bonocarésine et toute une série de dérivés..."
Bon, je vais peut-être faire un tour à la pharmacie. (Linked with skywatch friday)
Ou écouter un air de Count Basie.

11 commentaires:

  1. Gorgeous sky capture! Have a great day and a happy weekend ahead.

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  2. That's a beautiful photo. I think Count Basie may be the best answer, if there indeed is an answer!

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  3. Et la photo, magnifique, en dit autant avec ces nuages qui me font penser à des spectres qui rôdent au dessus d’une campagne tranquille.

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  4. Ce qui est extraordinaire, hors toutes nos règles et modes de pensées, et que nous avons du mal à intégrer, c'est je pense le caractère universel du phénomène que nous subissons. Je ne crois pas que ce soit déjà arrivé. Et pourtant le ciel est bleu, nous continuons à nous agiter. Voici qui bouleverse nos repères, enfin c'est ainsi que j'analyse la curieuse sensation que je ressens.

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  5. Wow, what a great shot, this sky is really impressive !
    Mein Himmel

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  6. Peut-on faire un lien entre cette photo réussie – en tout cas, à mon goût – qui pourrait donner à penser que la campagne alentour ne change pas, alors qu’elle a sans doute changé pour le pire ? Je ne sais pas, ne saurais prétendre savoir. Mais me vient l’idée qu’importe peu un futur que je ne connaîtrai pas et qui, quoi qu’il arrive, ne ressemblera pas à ce que nous imaginons pour le pire ou pour le meilleur. Ce qui m’importe et me donne de l’énergie est de comprendre chaque jour de mieux en mieux le monde, ce qui par ricochets signifie qu’apparaissent chaque jour dix nouvelles questions pour lesquelles je n’ai pas de réponses. Au fond et malgré tout, le monde est d’une grande simplicité et d’une grande cohérence, ce qui peut paraître paradoxal. Les structures du monde sont peu nombreuses à décrypter et chaque déchiffrement est comme la résolution d’un problème par un enfant, chaque déchiffrement donne à cet enfant le plaisir de découvrir le monde et l’envie de poursuivre son chemin. Poursuivons donc notre chemin !

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  7. Amazing skywatch post. The clouds appear soft like feathers. I could almost touch them. Have a great weekend.

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