Voilà
pourquoi j'aime la vie : pour des journées comme celle d'hier où il y a eu de bonnes surprises. Ainsi la présence de Gao Bo et de son commissaire d'exposition à la Maison Européenne de la Photographie où je venais découvrir cet artiste que je ne connaissais pas. Ce fut donc une visite guidée dans ses pas et ses paroles et la découverte d'une œuvre puissante et essentielle. Par instants, alors qu'il nous parlait il m'est arrivé de croiser son regard, le regard d'un authentique génie. Il faut que je laisse infuser toutes les émotions éprouvées durant ce parcours avant d'en reparler, si toutefois j'en suis capable. Et puis le soir dans le train il y eut cette apparition, absurde et dérisoire, mais qu'il eût été dommage de laisser passer. J'ai discrètement fait plusieurs photos avant d'obtenir un cadrage satisfaisant. Est ce pour cette raison que cette nuit j'ai rêvé que je passais, en dépit de mon arachnophobie et sans même être effrayé du danger que je courais, un temps fou à tenter, sans pour autant parvenir à être satisfait du résultat, de cadrer dans un vaste appartement bourgeois meublé très sobrement, une mygale grosse comme un poing.
J'écris à présent cela en entendant à la radio la bande originale du film "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick, qui m'émerveille toujours autant, mais qui me rend un peu nostalgique de cette époque où, dans la force de la vie, bien plus de choses qu'à présent m'étonnaient ; tout était découverte et me semblait riche de possibles. L'ennui même avait plus de consistance. Alors qu'aujourd'hui avec un corps souvent empêché qui cependant frémit des mêmes impatiences, il me faut composer, négocier, pactiser. Désormais je me dois à la vigilance car parfois le danger peut, simplement parce que mon temps de réaction est devenu plus long, surgir où il n'existait pas auparavant. Je ne cours plus après un bus, je renonce à passer au feu orange. Je commence à considérer certains escaliers avec circonspection. Et j'en passe. S'accommoder d'une multitude de menus inconvénients apparus peu à peu sans que je ne le réalise exige une forme de sagesse nouvelle où l'acceptation — à ne pas confondre cependant avec la résignation — tient une grande part. Moi qui n'ai jamais pris le temps de devenir adulte, me voilà sommé de songer à la vieillesse et d'admettre non sans un certain vague à l'âme que dorénavant il y aura plus de dernières que de première fois. Aussi toute heureuse surprise est bienvenue, et des bonheurs les plus simples je fais mon miel.
shared with art for fun friday
The picture made me laugh! Simple pleasures. Your words put me back in the '60s.
RépondreSupprimerreconnaître, désigner, organiser un récit de première fois oui mais une dernière, comment être sûr, tant qu'un souffle en nous, la vie et son inattendu, et ces quelques mots parce que ce matin, précisément, Ovide, les Métamorphoses, Arachné et sa "folle ambition", Charlotte "moi je croyais que c'était toujours une qualité l'ambition", Samira un peu inquiète "et c'est vraiment vrai cette histoire" tandis que Mila tranchait "elle a cherché, elle a trouvé", un joli moment
RépondreSupprimer"Coming to terms with a multitude of minor inconveniences that appeared little by little without my realizing it requires a form of new wisdom in which acceptance — not to be confused, however, with resignation — plays a large part. "
RépondreSupprimerBravo on your thoughts!!! Happy St Patrick's Day. Thank you for linkibg to Art For Fun Friday.
Much💚love
Cute!
RépondreSupprimerIt sounds like you had a good day. It's great when the little things end up making it a super day, isn't it? Fun photo and nice view of the pink bunny. Happy weekend.
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