jeudi 19 juin 2014

La vision d'un idiot


Voilà,
ce détail, il fallait vraiment l'apercevoir. Il était bien caché à peine visible. Au ras du sol. Mais il m'est apparu tout à fait digne d'intérêt et de considération. Oui, j'ai pensé qu'il devait prendre tout le cadre, que ça méritait bien plus qu'une furtive attention. Un jour je ne m'intéresserai plus qu'à ça, je crois. Aux menues choses, aux broutilles, aux bagatelles, aux anomalies. Je ne raisonnerai plus. Je ne dirai plus rien qui veuille avoir du sens. Je ne dirai plus rien. Je suis trop fatigué. Je ne supporte plus toutes les conneries que j'entends de la bouche d'hommes et de femmes qui ont des grandes responsabilités nationales ou bien aspirent à en avoir et qui sont d'une inculture crasse, d'une sottise à bouffer du foin. Parfois cela me donne des envies de meurtre. Alors tant pis si l'on me regarde comme un idiot. Si l'on pense que j'en suis un. Je préfère mon idiotie à leur connerie. Mon idiotie cherche à trouver de la beauté là où ordinairement on ne la distingue pas. Leur connerie souille et avilit tout ce qu'elle touche. Parce qu'il y a souvent beaucoup de méchanceté dans la connerie. 

5 commentaires:

  1. la photo est splendide,
    et quel bel idiot tu fais...

    ça me fait craquer !
    :-)

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  2. Que faisait cette beauté au ras du sol?
    De quel côté qu'on la regarde elle mérite, oui, toute l'attention, celle qui tire vers le haut..là-haut, bien au dessus des conneries.

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  3. Es preferible fijarse en estos pequeños detalles apenas perceptibles, que nos abren la puerta de la imaginación, que no escuchar esos discursos pomposos, tan llenos de vacío. Una mirada sabia la tuya.

    Un abrazo

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  4. Bien sûr, kwarkito. Tu as raison et tous ceux qui ont raison ne peuvent avoir que la tienne, de raison. J'aime les futurs abondants dans ton texte. En parlant de présent je suis fatigué moi aussi, vraiment. Le futur est que nous avons quelques choses à nous dire et et à nous montrer. Par exemple ces gens dont tu nous parles, ces rencontres ici ou là, comme bien sûr j'en ai eues aussi. Nous ne sommes pas vieux puisque nous écrivons, nous souvenons. J'ai la chance, c'est vrai, d'exercer le plus beau métier du monde et les enfants me le rendent. Je suis capable de leur parler de toi. Eux, comme nous, sont provisoires, certains sont morts à douze ans. Nous avons encore du travail et de la jouissance devant nous. Ich k üsse dich wenn du es erlaubst. Tiens, rien que lire et comprendre à fond le second Faust de Gœthe, ça me rend l'appétit. Chacun son truc, tout le monde te parle espagnol alors c'est pour changer. Très à toi.
    $

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