jeudi 26 décembre 2013

L'Ami américain


Voilà,
il y a quelques nuits, alors que je n'arrivais pas à me rendormir j'ai entendu sur France Culture une rediffusion d'un entretien de Michel Boujut (ah la voix de Michel Boujut). Il y évoquait sa découverte des films de Wim Wenders et le choc qu'il avait alors éprouvé. Wim Wenders je n'y pense pas si souvent. Pas consciemment en tout cas. Pourtant ce blog, dans son principe, doit beaucoup à son livre "Une fois". J'aime ses photographies commentées. Ses films aussi, bien sûr. Pendant des années dans mon salon j'avais l'affiche de "l'ami américain" de Guy Pellaert avec son générique impressionnant. Je me demandais alors pourquoi le nom de Lou Castel était le seul à y être encadré. Il y a quelques jours j'en ai acheté le dvd, et je l'ai regardé le soir de Noël. Comme quoi ce n'est pas si grave la solitude. Cela peut même être fort profitable. Je n'ai absolument pas été déçu. C'est, malgré les pantalons "patte d'éléphant" de certains personnages, un film parfait. Je me suis longtemps attardé sur ce plan dont je me souvenais mais que j'avais autrement recomposé dans mon souvenir. Dans le film le fils du personnage qu'interprète Bruno Ganz (un homme malade sachant que ses jours sont comptés comme dans cet autre film qui m'a bouleversé où il y a aussi une histoire avec un jeune garçon) possède cette lampe de chevet avec ce train qui semble avancer. Bien des années plus tard, je me suis mis à acheter moi aussi des lampes de ce type. La chambre de cet enfant est merveilleuse. Wenders restitue quelque chose de l'enfance et du lien qui unit ce père et ce fils avec une justesse incroyable par une somme de subtils petit détails qui donnent à supposer que la chambre du fils représente peut-être aussi le rêve d'une enfance que le père n'a pas eue. Le fils a un lit en mezzanine. Un jouet téléphérique le relie au bureau. L'enfant collectionne aussi des boites optiques comme un praxinoscope, ainsi que des petits objets insolites qui suscitent souvent des effets de trompe-l'œil. D'ailleurs son père lui ramène une toupie gyroscope d'un voyage et lui-même offre à l'ami américain interprété par Dennis Hopper, une petite image qui lorsqu'on la bouge change l'expression du visage qui y est représenté. On retrouve aussi cette fascination du cinéaste pour les Etats-Unis, les trains les avions, les voitures, tout ce qui transporte et déplace mentalement. Ce qui étrange aussi, ce sont les paysages disparus ou considérablement transformés des trois villes Hambourg Paris et New-York où se déroule l'action. Les détails aussi : les billets de métro parisiens étaient encore jaunes. Voyant les plans de Hambourg, il me semble reconnaître des endroits où je suis allé lors de mes séjours là-bas deux trois ans plus tard. Et puis vers la fin du film il y cette image des deux voitures sur la plage, dont cette wolkswagen qui rappelle celle du plan inaugural de "Au fil du temps" que j'aimerais bien revoir aussi.


2 commentaires:

  1. Tiens, un film de lui que je n'ai pas vu...vite réparer ce manque après ce que tu en dis.
    Bonne soirée, merci.

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  2. i think I'd very much like to see it now, i really like your description of the father and his childhood dream...

    (happy new year!)

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