dimanche 29 septembre 2013

S'obstiner, quoiqu'il en soit, envers et contre tout...



Voilà,
On se croise parfois à la sortie d'un théâtre, on se salue on se donne des nouvelles ... On se connait un peu mieux que de vue, on a sympathisé bien des années auparavant, mais on ne se fréquente pas vraiment quoiqu'on ait des relations communes. On se dit salut comment ça va, on papote un peu et puis bonne suite, à une prochaine, et un jour cette personne là qui ne passait jamais inaperçue, et dont l'apparition toujours faisait ressurgir les images figures et silhouettes d'un lointain été - c'était en 1990 à Lapleau, l'année de la coupe du monde de foot en Italie qu'on regardait à la télé au restaurant, de l'invasion du "Kovette" comme prononçait Mitterrand, de Bosko, de Pagès, de Damien, de Dominique et Blandine, de la maison sur la place partagée avec Éric, des heures passées a trainer l'après-midi au bord du lac, l'été de ce petit festival où on avait fait connaissance - un jour donc on apprend comme ça par un réseau social que cette personne vient, dans sa maturité, de quitter ce monde, que jamais plus on ne la recroisera, qu'elle aussi a succombé à cette maladie dont on ne dit pas encore qu'elle est une épidémie liée à tous les poisons qui se propagent dans notre environnement, notre alimentation. Et l'on réalise soudain que la menace se précise, que l'on commence à faire partie de la population des sursitaires. Alors oui, en dépit des doutes il faut s'obstiner, non pour laisser une trace, mais pour partager avec les moyens que ces temps proposent quelques moments quelques images. Ce n'est pas que l'on ait forcément toujours des choses sublimes à montrer ou à dire, mais au moins tant qu'on donne encore à voir, on donne et l'on est vivant. On dépose quelque chose de soi qui est aussi un monde en-soi. Bien sûr ce n'est pas grand chose, c'est dérisoire, mais c'est toujours ça de partagé sur cette planète où il est si difficile de trouver sa place et des complices. C'est juste un peu de rêve un peu de beauté volés à ce qui de toute façon allait vers l'oubli. Mais ailleurs il arrive que quelqu'un se reconnaisse s'y retrouve et laisse un signe. Et c'est bon de savoir qu'ils sont là : Colo sur son île traduisant des poèmes rares, BC arpentant les rues de Chicago à la recherche d'une bonne image, Murièle ciselant ses textes, Gracie aux antipodes, amoureuse de sa ville et Angel, Paco, Sophie, et encore Robert dans ses bois froids et solitaires et tous ceux qui font un signe, laissent un message parfois, et tant d'autres encore qui de là où ils sont, à leur façon tentent de réenchanter le monde...
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2 commentaires:

  1. thank you, my friend, for putting into words what i try to say with my photos....because we're all dreaming the same dream....

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