je n'ai pas de fascination particulière pour les images floues. Mais elles savent parfois rendre compte du désordre des sens et de la pensée, de la difficulté aussi de percevoir et d'appréhender la réalité telle qu'elle peut, une fraction de seconde, se manifester dans un espace transitoire : peuplée par exemple de significations cachées et sujette à de multiples interprétations toute plus arbitraires les unes que les autres. Qu'importe la netteté de l'image si la confusion demeure lisible. Ce jour là, en tout cas, à l'exposition de Xavier Lambours, Maison Européenne de le Photographie, une ombre fugitive, m'a dans le jeu ambigu des reflets et des transparences, effleuré, aussi désinvolte que légère, m'invitant à figer en dépit de la faible lumière du lieu, ce trouble rémanent cette vague inquiétude, qui a nom désarroi et donne à toute chose la consistance d'un mirage.
La confusion est un sentiment très familier. Peut-être est-ce la raison pour laquelle certaines photos floues me paraissent plus nettes que d'autres qui ne le sont pas. J'aime beaucoup celle-ci.
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