Voilà
les fous, les tarés, les dingues sont un peu partout au pouvoir. Les peuples pour la plupart préfèrent s'en remettre aux démagogues et aux cons qui leur trouvent des boucs-émissaires ; les peuples ont besoin de boucs-émisssaires. C'est comme ça depuis des siècles. Les scientifiques nous avertissent que bientôt la planète sera inhabitable ; cela ne semble pas troubler tant de gens. Du moins pas sous nos latitudes. Les scientifiques aussi deviennent des boucs émissaires car l'obscurantisme gagne du terrain. On s'en remet à la providence, à la prière. "In god we trust".
On continue comme avant. On laisse les lumières allumées, même quand il n'y a plus personne ; même quand c'est la nuit. "C'est pas grave c'est des LED, ça consomme moins". Ici on vit encore avec nos certitudes, nos illusions. On voudrait que le monde — enfin pas le monde, mais notre environnement immédiat — continue de durer tel qu'on l'a toujours connu. Confortable, avec tous ses fétiches : la pub, la climatisation, les néons, la consommation à outrance. On ne veut pas songer que c'est pourtant ce monde qui nous a empoisonnés. Déjà nous ne sommes plus que des ombres vouées à disparaître. On s'enfonce dans le futur qui se referme sur nous avant de nous engloutir. Pour l'instant il y a encore de la muzak d'ambiance, les lumières sont encore tamisées, les sols bien cirés ; les escalators fonctionnent toujours plus ou moins.
On disparaîtra cependant en bons modernes : le doigt sur l’interrupteur, et l’esprit sur “snooze”.
Et puis dehors, sur les murs de la villes il y a quelques images naïves comme celles d'Alexandre Puga, un street artiste brésilien dont j'ai déjà montré une fresque la semaine dernière. Il s'exprime beaucoup dans le quartier Beaubourg, semble-t-il, offrant des silhouettes d'enfants qui réclament la paix ou rêvent devant une fleur. Dans le monde où nous vivons — ce "cauchemar climatisé" pour reprendre l'image de Henry Miller — ces naïfs messages d'espoir et ces couleurs offertes à la ville, semblent bien dérisoires. Ils sont à notre regard l'équivalent des "charmes" ; ainsi appelait-on au moyen-âge ces formules d’incantation employées dans certaines circonstances et censées avoir un effet concret sur le
monde physique : les choses, les gens, les animaux. Les mots y étaient
importants, mais les charmes pouvaient aussi comporter l’utilisation de plantes, de gestes ou d'objets. D'une certaine façon, on en est encore là.

You have, again, written with eloquence the truth of the world. I love this street art too. Have a very nice day today.
RépondreSupprimerAs DVArtist said, you have described the world we live in at the moment! More and more incompetentents in power... You found a great mural, thanks for participating in Monday Murals Kwarkito.
RépondreSupprimerPushed into a state of despair, how can we think about turning off the lights?
RépondreSupprimerSad but true!
RépondreSupprimerIn addition, consider the greed that overrides all reason when it comes to protecting nature.
Thank you too ❤️ very much for your important contribution to MosaicMonday.
I often mention people on the barricades--- I think that the student demonstrations in France back in the 50's stayed in my brain somehow. I had no idea what they were protesting-- and perhaps they weren't as big a deal as I thought. But... Your writings seem like quiet, truthful words-- from the baricades. It also reminds me that today I read an opinion from someone who wrote that paying too much attention to the East WIng destruction is like complaining about curtains when the whole house is being eaten by termites. He had a good point, but it's the emotional thing that will put people in the streets. The East Wing qualifies. There will be much more emotion, very soon I think. I like the mural.
RépondreSupprimerI just finished reading the news this morning. I really feel despair at what is going on. I made a comment the other day on social media about the East Wing and got a snide comment back saying had I never done any remodelling? That's not the point. It is the wanton destruction of a symbol. Nightmares, indeed!
RépondreSupprimer